Les techniques du storytelling appliquées à la formation

Stéphanie/ April 6, 2020/ design pédagogique, storytelling/ 0 comments

Le storytelling est partout : dans les séries, dans les discours politiques, en marketing, dans les témoignages d’entrepreneurs… Partout.

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Il y a même une certaine injonction à intégrer du storytelling. Cette injonction repose sur le précepte suivant : depuis la nuit des temps, on a toujours raconté des histoires et c’est d’ailleurs la meilleure façon de transmettre des messages.

Ce qui est vrai, sans aucun doute. On aime raconter et on aime écouter. 

Le storytelling repose sur l’activation de nos émotions : la joie, la peur ou encore la douleur. Notre attention est donc toute acquise à qui sait nous raconter une histoire. Les neurosciences expliquent très bien cet effet sur notre cerveau. Un conférencier commençant son discours par une anecdote personnelle a toute les chances d’accrocher son public, tout au moins dans les premières minutes de son show.

Un exemple parfait de storytelling : le récit d’aventure

Je vous propose de revenir sur quelques bases avant d’en venir à la manière de l’utiliser dans tes modules de formation.

Et pour ça, je vais m’appuyer sur un média que j’adore : 😍le récit d’aventure. !

Je vais choisir celui que j’ai vu récemment et qui s’appelle Rodpunkt. C’est un film de 50 minutes qui est disponible sur Youtube et qui raconte l’histoire d’un professionnel en escalade libre.  

Si ce n’est pas votre truc, pas besoin de le regarder le documentaire en entier pour comprendre. Tous les ingrédients sont déjà dans le trailer !

Voici quels sont les ingrédients de bases d’un bon storytelling, tels qu’ils sont illustrés dans cet exemple :

👉 Une situation initiale, un héros : le personnage central de l’histoire. Ici, il s’agit du jeune Alex, prodige en escalade depuis ses 10 ans qui est devenu professionnel et qui s’attaque à différentes voies en escalade « libre ».

👉 Un élément perturbateur qui va déséquilibrer la situation initiale. Dans cette histoire, c’est la confrontation avec une voie qui résiste au jeune homme, habitué à réussir facilement.

👉 Des péripéties : des remises en question, un détour vers la présentation d’un mentor, une figure emblématique, aujourd’hui décédée.

👉 Des éléments de résolution : des essais, encore et encore. Le choix de ne pas abandonner.

👉 Une situation finale : la réussite, le dépassement de soi.

Ces 5 éléments sont à la base de la plupart des histoires.

Tout l’art du storytelling est de les utiliser pour qu’ils soient intégrés de la manière la plus fluide et cohérente avec le message que l’on veut faire passer.

Dans ce type de reportage, les ficelles sont souvent assez grosses. C’est pour ça que j’ai choisi cet exemple pour aborder les principes de base.

Et pourtant, j’adore ça ! Malgré cette construction hyper attendue. 

🖋 Si vous voulez comprendre la base du storytelling, commencez par regarder, écouter, et/ou lire des récits d’aventure. Prenez des notes, identifiez les moments clés : la perturbation, les différentes péripéties, la résolution. Il peut être intéressant aussi de s’interroger sur les moments qui déclenchent chez vous le plus d’émotion. Pourquoi à ce moment-là, pourquoi ça fonctionne…

Utiliser les principes du storytelling dans un parcours de formation

On a donc bien compris que cette technique, parce que c’en est une, active l’émotion et donc, l’attention. Il y a donc fort à parier que nous pouvons l’utiliser dans le cadre de nos contenus pédagogiques.

La formation digitale n’a pas encore investi totalement ce champ. Globalement, nous sommes encore timides même si on en parle de plus en plus souvent. Les experts des contenus focalisent sur…le contenu justement, et pas assez sur les manières de le transmettre, de manière parfois non académique vers les apprenants.

Cela sous-entend qu’il n’est pas toujours facile d’argumenter pour imposer ce type d’approche.

Comme toujours, le principe des petits pas aide à progresser. Commencez par proposer des témoignages en plus de vos modules de cours « classiques ». Cela permettra d’utiliser la fonction d’illustration du storytelling : vous illustrez un concept par une expérience concrète, ce qui va favoriser la mémorisation.

Puis, imaginez des quiz qui s’appuient sur des histoires, des cas réels. Et pourquoi pas, proposez un prototype de scénario, simple, à un client qui ne s’y attend pas et qui sera peut-être enthousiasmé à cette idée.

Attention, vous n’allez pas écrire un scénario cinématographique, avec des rebondissements incroyables. Vous restez dans le champ de l’apprentissage. Mais vous pouvez vous inspirer des principes vus plus haut pour concevoir les grandes étapes de ton parcours.

Pour cela, je vous soumets quelques idées :

✅ Introduire des personnages simples : un ou deux personnages suffiront. Ce qui est important, c’est que l’apprenant puisse s’identifier à ces avatars.

✅ Proposer une trame narrative : il est important qu’elle contienne l’essentiel du message et c’est tout ! Attention à ne pas laisser son imagination prendre le pas : il s’agit bien de rester dans le cadre d’un scénario à visée pédagogique. Il est donc important d’être concis, et d’avoir toujours le message clé en tête.

✅ Proposer une trame interactive : il ne s’agit pas de dérouler une histoire telle un reportage, mais de proposer des actions à l’apprenant. Pour cela, il est possible de créer des embranchements. Par exemple, le personnage doit réaliser une action, l’apprenant peut choisir quelle serait la meilleure façon de le faire en répondant à une question, puis il pourrait voir ce que sa réponse va provoquer dans l’histoire de son personnage.

J’espère que cet article vous aidera à creuser un peu plus avant les principes du storytelling 😉

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